Aria Persei

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Rééduquer notre posture dans son ensemble, s’étirer de manière globale, approcher l’os comme un tissu vivant et agir sur les traumatismes du corps depuis nos domiciles

La structure musculo-squelettique constitue la charpente de notre corps avec un rôle déterminant au niveau de la forme du corps, des fonctions, des mouvements. Sa déformation coûte une énergie précieuse au corps, une partie de laquelle peut être remise à disposition.

Nos corps sont soumis à rude épreuve : stress de la vie quotidienne, traumatismes anciens, mauvaises positions de travail, maltraitances dues au sport, traumatismes se déroulant durant la nuit du fait de notre utilisation comme agents, faiblesses génétiques. La répétition de gestes, qu’ils soient sportifs, professionnels ou hégémoniques (les gestes vitaux comme la respiration) crée des déséquilibres. Si une mauvaise attitude mène à de la souffrance, une douleur locale entraîne elle aussi des compensations. La douleur est un signal d’alarme à comprendre plutôt qu’à faire taire.

Allonger le muscle

Nous avons 2 types de fibres musculaires : les fibres dynamiques et les fibres statiques. Selon sa fonction, chaque muscle contient un certain pourcentage de chaque type de fibres. La coordination entre ces 2 types de fibres est permanente pour l’exécution de nos gestes. Les fibres dynamiques, qui servent aux mouvements de grande amplitude, sont peu toniques et pratiquement pas fibreuses ; elles ont tendance au relâchement par manque de sollicitation (comme au niveau abdominal). Les fibres statiques constituent 2/3 de notre musculature, sont très toniques et fortement fibreuses. C’est grâce à elles que nous tenons debout et que notre squelette ne se disloque pas (elles restent en état de contraction minimum lorsqu’on dort). À cause de cet état de contraction permanent, ces fibres évoluent souvent vers le raccourcissement et la rétraction, rapprochant leurs 2 extrémités, freinant et comprimant l’articulation, la déviant de son axe. Entre raideur musculaire et pathologie articulaire, il n’y a qu’un pas.

La réponse au raccourcissement du muscle n’est pas la musculation excentrique comme la pratiquent certains sportifs ni le renforcement musculaire, mais l’allongement musculaire au-delà du point de raideur. Contrairement à ce que l’on pense, un muscle court et volumineux n’est pas plus fort qu’un muscle normal : ce qu’il gagne en puissance, il le perd en amplitude et en restitution de force. Un muscle est un élastique vivant: il n’est capable de se raccourcir beaucoup que s’il a été préalablement allongé, à l’image de l’élastique de la catapulte. En réponse à l’activation musculaire, une restitution en étirement garantit l’équilibre du système et de ce qui y a été puisé.

L’atout maître de la Rééducation Posturale Globale est de mettre l’accent sur la fonction statique du système musculaire en plus de la fonction dynamique. Alors que la kiné classique s’occupe à renforcer et à mobiliser et que l’ostéopathie réharmonise l’articulation dans une position de relâchement par une manipulation rapide, la RPG rééquilibre l’articulation en levant les freins musculaires. Dans le domaine musculaire, être global consiste à étirer en même temps tous les muscles d’une même chaîne de coordination neuromusculaire. La RPG agit tant au niveau de la correction des grosses déformations (macro-comportements) que des douleurs articulaires (micro-lésions articulaires). Elle remodèle le corps, l’aide à reprendre place au sein de sa parfaite morphologie, libère les raideurs et les articulations bloquées et encourage un meilleur rendement général et musculaire du corps : élasticité, posture, amplitude articulaire, performance sportive. Elle est d’application pour tout problème morphologique, articulaire, respiratoire, viscéral, les séquelles post-traumatiques ou tout problème découlant des activités répétitives du travail ou du sport.

Une réponse parasympathique instantanée

Instantanément lors de ma première séance, il y eu un mouvement de libération de l’estomac : tout est très bio-mécanique : avec une nuque douloureuse, l’estomac ne peut pas être libre du fait de connexions au niveau du diaphragme et des premières cervicales. Les muscles fonctionnent ensemble et se déséquilibrent ensemble. Quand un muscle se raccourcit, il perd de sa course complète. Le joueur de tennis raccourcit au niveau du coude et perd progressivement en force de restitution. Il perd son coup de fouet, la capacité d’aller loin pour rendre plus fort. Il se retrouve prisonnier de sa force, tel le bodybuilder emprisonné dans sa musculature raide. La douleur arrive quand le corps n’arrive plus à compenser. Fonctionner sur nos compensations en permanence, c’est comme rouler avec sa voiture sans avoir déserrer le frein à main, cela coûte une énergie inutile au corps et la voiture est en surchauffe constante. Chez les sportifs, les groupes musculaires sont raidis par la pratique répétitive, les compensations sont inévitables et les articulations, menacées. En prenant l’exemple du joueur de tennis, au moment du service, il se cambre au niveau lombaire. Comme sa force de frappe ne peut à elle seule provenir de la contraction des muscles du bras, il va au-delà de l’extension naturelle de son épaule pour donner de l’amplitude à son mouvement. Cependant, ce creusement encourage la rétraction des muscles spinaux dans cette région. Il faut donc veiller à ce que cette compensation ne s’installe pas de manière permanente.

S’étirer globalement

Le Stretching Global Actif est une approche d’étirement suivant les chaînes musculaires. Versant actif d’une approche de réparation en séance individuelle, il ne sert pas à soigner mais permet une hygiène de vie du ré-allongement, pour contrebalancer le raccourcissement inévitable des fibres musculaires statiques. Ce travail d’entretien, outil de prévention et d’entretien musculaire et articulaire, se réalise en dehors des entraînements intensifs, à froid pour que le muscle puisse récupérer un allongement réel. En effet, sur un muscle échauffé, le muscle est facilement assoupli grâce au coefficient d’élasticité augmenté artificiellement mais il ré-adoptera sa longueur d’origine une fois refroidi. Lors d’un stretching normal, dit « analytique », le muscle est pris isolément. Or, l’étirement isolé semble inefficace. Les étirements globaux interdisent toute compensation et étirent la chaîne musculaire entière aux deux extrémités. Par exemple, pour étirer la chaîne postérieure (partie inférieure du corps), on étire en même temps l’ensemble des muscles, à savoir réaliser la flexion dorsale du pied (talus), l’extension du genou et la flexion de la cuisse tout en insistant sur la rotation externe des genoux et sur l’expiration et en corrigeant chaque courbure vertébrale. Le muscle est d’abord placé dans un état d’allongement, mis sous tension légère, avant que de petites contractions fixent l’allongement. Un muscle étiré mais raide ira chercher l’allongement à un autre endroit de la chaîne. Par la globalité, la zone raide n’a d’autre choix que de s’étirer. En gardant en tête l’un des meilleurs enseignants en matière musculaire, le félin, exemple de l’alliance parfaite entre force, vitesse, amplitude et beauté du mouvement.

De l’importance de bien s’asseoir

Travailler en rééducation est une chose, corriger sa posture au jour le jour et la conscientiser en est une autre. Il est important de prendre conscience de la manière dont nous nous tenons à chaque moment. Lors des nombreuses heures que nous passons chaque jour assis, comment modifier nos habitudes d’assise? Se tenir droit ou être assis ne devrait pas occasionner de tensions dans notre corps ou une courbure anormale par rapport à la physiologie naturelle du corps. Mal assis, le bassin roule alors en arrière. Quand nous sommes bien positionnés, la pression de nos disques intervertébraux, qui sont comme des amortisseurs, se fait de manière harmonieuse sur les disques intervertébraux. L’adoption de bonnes habitudes nous concerne tous. Comment les enfants et adolescents se tiennent-ils assis? Bien souvent ils adoptent une position contraire à la forme physiologique naturelle du corps. Le mobilier est-il adapté? Bien souvent, les canapés sont trop profonds, bien plus longs que la longueur de nos jambes. Où se trouve l’écran d’ordinateur? Est-il bien positionné en face de nous? Devons-nous baisser la tête pour y travailler? La tête est-elle droite? Lorsque nous travaillons des heures durant sur un écran, même si le bassin est correctement positionné, nous sommes obligés de baisser la tête et de mettre les cervicales en position inverse à leur position naturelle. Chaque jour, nous pouvons nous arrêter des dizaines de fois pour prendre conscience de la position adoptée.

Fascia à domicile

Les exercices de fascia fait à domicile, pour toute la zone de la nuque et des épaules par exemple, sont très intéressants. Trouver la force et créer l’espace de délier les nœuds à domicile est extrêmement puissant et sans doute la marche à suivre la plus sûre, étant donné les divergences d’énergie que l’on retrouve dans les cabinets de la plupart des praticiens, sans compter tous les agendas cachés de ce qui s’y déroule. Il existe des vidéos en ligne pour apprendre comment faire et manifester une pression dans une direction et un mouvement dans la direction opposée, ce qui permet de travailler sur le muscle. Il existe aussi des pistolets à tension pour soulager les zones tendues dans le corps. Nous pouvons aussi utiliser un rouleau pour désengourdir la zone de la colonne vertébrale et pratiquer des auto-massages en réflexologie pour nos pieds.

L’os, un tissu vivant

Les chocs que nous rencontrons tous les jours laissent des traces et se cristallisent dans nos os qui renferment eux aussi une part de nos traumatismes. L’os est bien vivant, élastique et vibre. Composé à 40% d’eau, l’os est malléable et peut se figer lors d’un choc. Dans quelle condition le corps vibre-t-il s’il n’est pas dans sa position optimale? Comment le corps est-il sur son socle? Comment sont les os dans l’espace? Le corps nous parle, mais que nous dit-il? Nous allons souvent trop vite à nous atteler à faire du renforcement alors que nous manquons de connaissance quant à l’état de notre structure. Au carrefour de toutes les chaînes musculaires, le bassin supporte la colonne vertébrale: il devrait idéalement être bien en place dans sa forme initiale. En rentrant dans l’os, on peut libérer les points osseux qui portent une mémoire traumatique. Après l’équilibrage du bassin, les autres zones du corps peuvent être travaillées. Lorsqu’il reçoit la bonne information, le corps est capable de retrouver sa position idéale, de s’auto-corriger et de mettre en route ses mécanismes d’auto-guérison. Dans l’os, il y a différentes zones de densité, certaines plus dures, certaines plus malléables. En déprogrammant la mémoire osseuse, l’os est invité à retrouver sa souplesse et à reprendre sa position d’équilibre: le corps a mémoire et connaissance de sa forme idéale. Nous portons souvent nos sacs lourds du même côté, ce qui crée un mouvement de torsion qui, à force de répétition, s’inscrit dans nos colonnes. Des nœud de tensions se logent dans nos ischions, des zones de rétraction et contraction.

En rendez-vous avec un praticien, le bilan d’équilibre du bassin se fait debout puis assis en observant le degré de déséquilibre sur 2 points à l’arrière du bassin, les épines iliaques. En alignant les pouces de part et d’autre de ces dernières, on peut observer que mon bassin est désaxé. L’iridologie mentionne aussi une congestion et accumulation de résidus lymphatiques au niveau de la colonne vertébrale. De par la forme des vertèbres, il y a un positionnement idéal de la colonne vertébrale: lordose cervicale (léger creux), cyphose dorsale (léger arrondi) et lordose lombaire (léger creux), avec le bassin qui part un petit peu en avant. Alors que de longues pressions fermes sont exercées avec les doigts dans les os de mon bassin, j’entends des gargouillis au niveau des viscères. Je me sens étrange, comme étourdie.

Prudence avec le rééquilibrage de la cervicale atlas

Deux mois auparavant, j’avais fait rééquilibrer ma cervicale atlas. Suite à ce rééquilibrage (elle penchait un peu d’un côté, m’a-t-on dit), j’eus mal dans la région du bassin pendant 3 à 4 jours. Cependant, je m’interroge aujourd’hui sur ce qui s’est réellement joué quand j’ai fait cette correction il y a quelques années et si quelque chose n’a pas été implanté au niveau de ma tête. Je repense au discernement dont je faisais preuve à cette époque et je ne pense pas qu’il ait été suffisant pour me prévenir d’interférences. La signature de ces images, notamment la praticienne chez qui je me suis rendue, ne m’inspire pas confiance (le regard et l’énergie qui s’en dégagent ont quelque chose de très reptilien). Je ne m’y rendrais certainement plus à l’époque actuelle; je ne ferais plus les mêmes choix.

En cas de doutes, mieux vaut s’abstenir. Je suis partisane de réaliser le plus possible à domicile, depuis la “base” de nos logements. Cette sage approche vient après nombreuses expériences et du fait que je me suis retrouvée dans de nombreux pièges et centres de reprogrammation liés au contrôle mental.

Conscience du corps avec l’approche Feldenkrais

C’est une approche d’éducation somatique (de soma – du corps vivant) qui vise au développement de la conscience de soi par le mouvement et, si besoin, à la rééducation par le mouvement. Quelles sont les limites qui entravent notre potentiel, engrammées dans notre système nerveux? Grâce à une conscientisation organique, certains freins peuvent être levés, pour que de nouveaux schémas de pensée, mouvement et ressenti puissent émerger. L’approche Feldenkrais encourage l’être humain à se reconnaître comme un tout unifié entretenant avec son environnement une relation saine. Comment fonctionnons-nous par défaut? La façon dont on bouge est notre signature personnelle. Notre héritage et notre histoire font que nous développons des schémas de comportements, tant au niveau émotionnel qu’au niveau physique. Les inconforts du quotidien finissent par s’installer dans le corps sans qu’ils ne soient plus ressentis. L’approche invite à retrouver la capacité de ressentir son corps et d’être présent aux sensations corporelles. Nous vivons avec des parties anesthésiées dans notre corps. Ces régions ne font plus partie de notre conscience et, de ce fait, ne remplissent plus leur fonction originelle. En percevant à nouveau ces parties anesthésiées, on peut doucement revenir à une optimalisation de nos possibilités, tout en élargissant le répertoire de mouvements que nos habitudes ont limités avec le temps. De nouvelles données sont enregistrées par le système nerveux qui établit de nouveaux circuits, d’autres possibles pour sentir, penser et agir dans le monde. En prenant conscience de la façon dont notre pensée affecte nos actions et inversement, c’est tout notre multivers intérieur et extérieur qui s’en trouvent redéfinis. Quand notre conscience s’élargit, le système psycho-physique s’aiguise. La neuroplasticité est élargie grâce à ces nouvelles perceptions et prises de conscience. Pensées, sensations, perceptions et actions peuvent être intégrées de manière plus unifiée.

L’approche Feldenkrais apporte une très forte relaxation. C’est une recherche, une exploration de nouvelles possibilités. Quelles parties du dos font contact avec le sol? Quelles parties ne le font pas? On aborde la conscience du corps dans le ressenti. Pour chacun, la représentation du corps ou la compréhension du mouvement sera différente et se traduira dans le corps de façon différente. L’exploration est unique à chacun. C’est une approche méditative toute en écoute, qui va vers rien, vers le silence, sans sujet ni objet. Suivre le corps, sans le forcer, adopter des postures sans viser la performance. Les instructions invitent à explorer le mouvement dans des séquences exécutées avec lenteur, autour des fléchisseurs​ ​et de la coordination avec les extenseurs par exemple. Contrairement à une gymnastique douce plus traditionnelle, où les mouvements peuvent devenir mécaniques ou dont le but serait de sculpter le corps, Feldenkrais vise à une conscience élargie de soi-même et à une réduction de tout effort musculaire inutile. Chacun peut évoluer à son rythme en prêtant attention à ses ressentis. Est-ce que l’on fait quelque chose pour ressentir? Est-ce que sentir est une réaction? Comment ressentons-nous le contact du talon avec le sol? Qu’en est-il de la répartition du poids des talons sur le sol ou de la distribution du poids des 2 côtés? Nous sommes invités à observer les micro-réactions qui se passent en nous-mêmes. Nous pouvons même explorer nos propres méthodes et nos propres modèles surtout, et nous rendre en terres inconnues.