Aria Persei

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Le détournement de tout projet utopique et éco-village et le besoin profond humain aspirant à des relations communautaires saines

Le plus souvent, les communautés et les projets qui partent d’une vision positive sont détournés via les coins d’angles morts dans l’inconscient des membres de la communauté qui se retrouve infiltrée. Certains agents sont aussi envoyés à dessein par les services secrets pour perturber la réalisation de ce genre d’expériences.

Souvent, dans les communautés préétablies, un ensemble de règles obligatoires à suivre sera trouvée à l’arrivée. Ce genre d’approche, bien que basée sur de bonnes valeurs (par exemple, l’utilisation de produits écologiques pour éviter de polluer l’eau, l’abstinence d’alcool ou de marijuana, le silence), peut également être porteuse d’énergie anti-vie et contre nature de répression. La porte est alors entre-ouverte au dogme et à une approche mécanisée ne faisant appel qu’au mental et délaissant la fluidité. Des fréquences d’oppression, de peur et de contrôle n’ont malheureusement pas l’effet escompté. Egalement, la plupart du temps, ces projets deviennent vite une entreprise rentable alors que la monétisation se fait sur place : formation coûteuse, cours de yoga, produits écologiques en vente sur place, goûter proposé l’après-midi. La fréquence de la cupidité peut y être ressentie. Bien que ces lieux prétendent être orientés vers le service aux autres, ils ne le sont généralement pas, pour ceux qui savent scanner les couches profondes de l’inconscient. Réussir un tel pari demande énormément de travail intérieur de défrichement. La plupart des personnes qui y vivent ne sont pas en mesure d’être orientées vers le service à l’autre car elles n’ont pas encore plongé assez loin dans leurs programmations internes. Il est difficile d’être dans le service aligné aux autres, cela demande une déprogrammation profonde des schémas basés sur l’ego et l’intérêt personnel mais aussi des structures codépendantes de sacrifice, culpabilité et honte.

De même, le piège de la pensée de la ruche interfère très souvent avec le rythme de l’évolution personnelle. Dans ce genre d’environnement, nous ne sommes soutenus que tant que nous faisons partie (sous endoctrinement complet) des lignes directrices communautaires. Sous la pression de nos pairs, nous pourrions ne pas faire confiance à notre guidance intérieure et nous pourrions sacrifier notre vérité personnelle au profit du consensus du groupe. Le principe d’autorité extérieure dicte aux gens comment ils doivent vivre leur vie. Si des principes hiérarchiques sont en place, cela implique que les opinions des fondateurs prévalent sur celles des autres, niant les principes d’équité réelle et de respect véritable. La hiérarchie égotique est un piège dans la fréquence que cela porte: elle implique que quelqu’un est considéré avec complaisance et qu’un autre tire profit d’une autosatisfaction basée sur l’abus de pouvoir. Dans de nombreuses cas de figure, il s’agit de se sentir comme appartenant à un groupe spécial, ce qui risque de nourrir l’égo avec le sentiment d’expérimenter quelque chose de rare auquel les autres n’ont pas accès. Il arrive parfois d’ailleurs que l’on ressente de la reconnaissance et de la gratitude d’avoir trouver notre chemin jusqu’à ces hâvres de paix apparents, avec une impression subtile de se sentir spécial et guidé. L’énergie est cependant détournée et récoltée lorsque prennent place des comportements dont les motifs inconscients sont égoïstes ou lorsque les relations interpersonnelles sont basées sur des traumatismes inconscients (établissement de liens avec les autres à partir de parties brisées du soi). La signature énergétique ne mentira jamais.

Certains des pièges qui seront placés sur le chemin peuvent être devinés à l’avance et désactivés en appliquant un bon sens du discernement, mais d’autres devront être vécus dans la chair car ils sont connectés à des zones d’angle mort. Certains règlements au sein de la communauté voulue consciente peuvent essayer de dicter la manière dont elle devrait se comporter, en se concentrant sur les symptômes et non la source des problèmes de ce monde et sans vraiment être prêt à faire le travail intérieur nécessaire pour dépasser les infiltrations et les inversions dans la psyché humaine. Plus tard, lorsque le projet prend de l’ampleur, les nouveaux membres tenderont à ne pas avoir beaucoup de liens avec les intentions premières des fondateurs. Nombreux sont ceux qui se sentent appelés par le désir d’échapper à la dureté du monde extérieur, malheureusement souvent en cherchant des réponses en dehors d’eux-mêmes.

Le contournement spirituel et les faux-semblant du new age

Inconsciemment, le rêve de rejoindre une communauté utopique peut être une échappatoire à la lourdeur de cette réalité. Beaucoup utilisent inconsciemment cette aspiration comme un moyen de contourner spirituellement le processus d’évolution humaine. Beaucoup confondent leur personnalité égoïste conditionnée, leurs besoins programmés et leur sentiment d’être dans leur bon droit pour le véritable object de ce voyage spirituel. Le contournement spirituel consiste à éviter d’adresser des traumatismes non résolus et à contourner les parts d’ombre qui sommeillent en nous. Le travail psychologique doit en effet être fait afin de reconnaître, identifier et libérer les expériences traumatisantes, sortes de cristaux cristallisés dans le corps. Ce mécanisme psychologique est très souvent lié à la dissonance cognitive qui maintient le château de cartes ensemble. On peut avoir la fausse impression que certaines personnes sont plus évoluées spirituellement qu’elles ne le sont en réalité, ce qui renforce l’ego spirituel, utilisant et déformant les concepts spirituels afin de continuer à éviter de faire face et de s’asseoir avec ce qui sommeille à l’intérieur de nous. Les gens croient suivre leurs cœurs et leurs intuitions, mais ils se trompent car ils le confondent avec quelque chose d’autre qui fonctionne en arrière-plan. Il est nécessaire de remettre en question tout ce que nous ressentons et de ne pas agir de manière impulsive.

Dans tout type de communauté, la concentration de croyances de “new age” peut être très élevée : elle permet aux gens de se valider mutuellement dans des mensonges et des couches profondes de programmation. Les enseignements de la fausse lumière jouent avec différentes couches de tentation, un manque de gestion émotionnelle ou la capacité à percevoir, sentir et voir la réalité pour ce qu’elle est vraiment. Le niveau d’interaction qui a lieu est généralement de nature superficielle, artificielle et de contrôle mental. Le niveau de projection vers l’extérieur peut être très élevé car la majorité ne vérifie pas la source des émotions et des sentiments qui ont été déclenchés. En effet, ce qui semble juste et vrai ne l’est pas toujours : il est bon d’être à même de remettre tout en question, de tester et d’observer constamment. Les fréquences égoïstes se déguisent souvent sous une illusion de fausse lumière, qui est séduisante et ne correspond pas à la signature énergétique du vrai service, de la vraie bienveillance et de la vraie générosité. La naïveté est utilisée pour piéger les individus, les engourdir et les occuper avec des concepts simplistes tels que “tout est un” ou “seul l’amour existe”, des concepts qui ont une part de vérité en eux mais qui sont utilisés pour neutraliser la conscience humaine et qui sont une barrière à une véritable guérison du système nerveux. Il manque une profondeur spirituelle plus profonde et une Vérité plus grande et plus entière. De plus, lorsque les lois de la manifestation sont utilisées pour manifester des objets matérialistes ou des richesses financières, elles se transforment en magie noire en raison du service orienté vers le soi et de l’exploitation et du mauvais usage de concepts ésotériques spirituels. Quand ces lois sont utilisées à des fins égoïstes tournées vers le petit soi, l’intention est bien éloignée du véritable souci des autres : c’est une porte ouverte aux pièges de la tentation et à l’intervention de forces anti-vie.

Le distant rêve de la tribu perdue

Ce genre de cas de figures joue sur le fait que la plupart des humains aspirent à l’expérience de la paix au sein d’une tribu communautaire. Cependant, la programmation fragmentaire du contrôle mentale ainsi que les injections de pensées empêchent la plupart des individus à pouvoir atteindre cet idéal. Il n’est pas surprenant que ce besoin fondamental à la base de toute société soit détourné et utilisé contre la race humaine en raison d’aspects non guéris du soi dont les systèmes matriciels tirent sans cesse parti. Ce désir d’une tribu saine et complémentaire est un aspect fondamental de l’expérience humaine. Néanmoins, elle reste hors de portée tant que nous n’avons pas appris les bases et les règles du jeu. Pour la majorité, cette aspiration réside dans une projection illusoire, une hallucination collective faite de boucles et de détours. Le travail intérieur de réintégration des fragments éclatés du soi doit être pris en compte. Notre désir de communauté est si fort qu’il pousse souvent les individus à rejoindre des groupes, des organismes ou entités ou des systèmes de croyance qui leur fournit cette illusion d’appartenir à un groupe, sans pour autant être capables d’une lecture plus profonde.

Aujourd’hui, nos sociétés occidentales ne font pas de place aux initiations ou aux rites qui marqueraient le passage du temps alors que les individus grandissent vers l’âge adulte. Tout est fait pour empêcher les individus d’atteindre l’état psychologique, émotionnel et mental d’un adulte mûr et mature. Chacun est en fait encouragé à conserver des comportements de codépendance, afin que les gouvernements et les autorités extérieures gardent la main-mise sur le contrôle de tous les aspects de leurs vies. C’est l’objet de l’éducation standard et même alternative : formater l’esprit pour l’obéissance et le respect de règles venant de l’extérieur pour que toutes les mesures de contrôle puissent ensuite avoir un effet et une emprise maximales. C’est un moyen de contrôler à distance une population alors que les gens sont maintenus prisoniers du fait de leur insécurité, leur honte profondément enfouie ou leurs sentiments d’inadéquation.

Lorsque les gens se rassemblent dans une proximité physique ou mentale, leurs champs vibratoires se combinent pour produire un champ collectif où chacun résonne fortement l’un avec l’autre via les fréquences partagées. Ce champ collectif s’auto-renforce car il exerce une répulsion sur toute personne ou toute chose dont le spectre est en dissonance avec la fréquence collective. Dans ce genre de cas de figure, la pression des pairs peut être très courante et répandue. Ces communautés ont une forte signature d’esprit de ruche et cela peut susciter un doute de soi paralysant lorsque quelqu’un prend conscience de l’illusion collective active au sein du groupement. Le sentiment d’appartenir à un groupe est souvent un baume illusoire au coeur qui permet d’éviter des sentiments enfouis de détresse et d’insécurité. C’est alors que tout cela peut devenir un piège, à cause du contournement de ces sentiments gardés enfouis à l’intérieur. En effet, aucune évolution spirituelle n’est accessible tant que l’on se réconforte et valide au sein d’une foule qui ne fait que suivre les instructions du contrôle mental hypnotique précédemment installé en son sein. Pour retrouver la liberté, l’individu devra se libérer du troupeau qui se dirige inconsciemment vers la chose même dont il pense se libérer. En quittant l’environnement de la ruche, il est courant que l’individu soit fustigé, ridiculisé, attaqué et regardé avec dédain, comme dans tout contexte ayant trait à la mentalité de culte. Les lieux qui nous accordent une adhésion conditionnelle exigent de nous que nous nous coupions de certaines parties de nous-mêmes (notamment par des processus de déni et de dissonance cognitive) afin de pouvoir continuer à y rester intégrés. Ils exigent généralement des individus qu’ils s’autocensurent.

Rivière Piracanga

En 2018, j’ai passé quelques semaines dans un écovillage brésilien dans l’État de Bahia où j’ai suivi un cours de courte durée qui n’était pas ce qu’il prétendait être. Je suis venue pour une chose et j’en ai appris une autre. Dans le projet d’éco-village communautaire, une petite communauté vit en permanence. Sur le papier, il semblait que le projet avait de belles valeurs : certains enfants ont été adoptés pour y vivre sur les terres ; des principes écologiques y sont appliqués, une cuisine végétarienne est servie au restaurant, des ateliers et des retraites sont proposés au public. La communauté attire, entre autres, des résidents ayant un grand potentiel et un grand cœur.

Cependant, pendant mon séjour, j’ai perçu le côté sombre de ce projet et les parties non résolues de l’inconscient qui laissent place à corruption et cupidité. La signature vibratoire est celle des forces anti-vie qui manipule les humains à leur insu en contrôlant des énergies orientées service à soi-même. Sur place, il a été difficile d’entrer en contact avec l’équipe. La plupart des réponses étaient brèves et vagues, le soin apporté aux visiteurs était très laxiste et il n’y avait pas de réelle ouverture pour un feedback. Ils essayaient de vendre l’expérience parfaite, mais ce que je constatais, c’était l’échec de leur rêve et projet dans la précision de l’intention. Personne n’a pris la peine de vérifier avec moi si je comprenais le portugais lorsque je me suis inscrite au cours (j’ai fini par y parvenir et mes compétences en portugais se sont développées très rapidement grâce à ma bonne compréhension de la langue espagnole). Mais ils étaient très certainement pressés d’accepter l’investissement financier engagé. J’ai également pu constater que la communauté était infiltrée par des personnes manipulatrices se nourrissant de la naiveté ou faiblesse d’autres. Certaines personnes étaient compromises. Certains membres “enfreignaient les règles” en secret (boire de l’alcool en se cachant à la plage, fumer). C’était très loin des principes d’unité. Certains travaillaient pour des salaires très bas, comme si on profitait d’eux. Pourtant, il y avait toujours le risque d’être excommunié. La rigidité de l’autorité extérieure et l’avidité régnaient. Un personnage connu sous le nom de Prem Baba était utilisé pour donner l’impression que l’endroit était un havre de paix alors qu’en fait, cela révèle simplement à quel point c’était un lieu de culte. Les gourous ne sont jamais ce qu’ils prétendent être et les gens sont induits en erreur pour tomber dans le piège des projections positives. Et le plus important, c’est que pendant mon séjour, j’ai eu du mal à me connecter à la profondeur de ma nature intérieure et à toute forme de joie. Je me sentais sous pression interne, comme c’est le cas quand on est dans une structure enfermante sectaire.

Réflexion sur d’autres expériences de type sectaire

Cela m’a amenée à réfléchir sur les formations que j’avais suivies les dix années précédentes. En Belgique, j’ai suivi une formation de 2 ans basée sur la psychologie humaniste. Il s’agissait d’une secte à part entière, avec un animateur à l’esprit rigide, utilisant la domination intellectuelle pour manipuler les participants, et certainement pas quelqu’un qui joint le geste à la parole. Je me suis dit avec beaucoup d’humour que j’avais, depuis lors, changé la fabrique de la réalité dans le sens où je me retrouvais aujourd’hui dans un endroit tropical bien plus agréable à vivre. Néanmoins, je savais qu’il me fallait encore affiner mon discernement et comprendre beaucoup plus pour accéder à une réalité avec des mentors alignés et des personnes qui joignent le geste à la parole.

Plus tard, j’ai travaillé avec des chamans gourous qui étaient aveuglés par leur propre programmation égoïste. Ces expériences étaient un peu similaires aux précédentes, sauf que, maintenant, la complexité de l’expérience ajoutait une grande étrangeté liée à la consommation de sacrements enthéogènes et que des pièges plus complexes de consentement prenaient place. En ligne, certains consentements sont également donnés lorsque l’on signe une pétitition ou lorsque nous acceptons les termes de leurs contrats, notamment avec les cookies. De nombreux espaces virtuels sont destinés, consciemment ou des suites des conséquences de la construction généralisée de notre réalité, à gérer le temps, l’énergie et les structures mentales des individus.

Au fil des années, j’ai acquis un discernement croissant, car je commençais à faire de plus en plus confiance à ma propre intuition tout en travaillant à surmonter les traces laissées au niveau psychologique, émotionnel, spirituel et physique par les traumatismes de mon enfance. Bien que j’ai toujours été douée pour percevoir les brèches et les fissures dans la psyché humaine, j’avais appris à ne pas me fier à ma propre boussole intérieure. En grandissant, j’ai eu de rares relations sûres avec les autres. À la fin de ma vingtaine, je n’avais presque pas d’attaches sûres vers lesquelles je pouvais me tourner dans ma vie en cas de détresse et la plupart de mes relations étaient basées sur ma programmation de sacrifices, de soumission et de culpabilité. Il est clair que je ne voyais pas les autres pour ce qu’ils étaient et que je donnais vie à de nombreuses projections positives. Des initiations eurent lieu pour m’ouvrir les yeux sur les règles du jeu.

Findhorn

A l’automne 2019, j’ai visité Findhorn en Ecosse. J’y ai trouvé la signature fréquentielle du milieu du new age, comme reculé dans un temps du passé. La réputation semblait être bien surfaite par rapport à mon expérience. Ma visite n’était pas préparée par le fait que j’ai envisagé de manifester quoique ce soit. J’y allais telle une page blanche. J’étais curieuse de visiter leurs jardins, mais ils n’étaient pas dotés de codes organiques de magie. Peut-être même étaient-ils un peu grisâtres. Sur place, l’équipe propose une semaine d’expérience pour les visiteurs qui s’inscrivent et il semble que cela soit l’étape parfaite pour solidifier une mentalité sectaire. Par la suite, les individus sont encouragés à continuer à payer de plus en plus de cours pour progresser dans la formation ; les prix augmentant à chaque fois. Il semble que la programmation soit plus facile quand on suit une série de protocoles, surtout lorsqu’on vit des expériences fortes avec d’autres membres de la communauté. On m’a renseigné qu’il y a un autre bâtiment à 8 km du site pour ceux qui choisissent de payer (5OO livres) pour la semaine d’expérience (où ils travailleront pour Findhorn, retaperont l’intérieur, cuisineront et s’occuperont du jardin, en résumer, payer pour travailler sur place). Il est assez courant que l’on nous fasse payer pour l’asservissement de nos propres esprits (propagande alimentaire, industrie du spectacle, systèmes médical et judiciaire et développement personnel).

Où va l’argent dans ces projets qui sont devenus (ou ont été conçus comme) une entreprise rentable ? Les infrastructures semblaient assez vieilles. Cela ressemblait à un piège pour de nombreuses personnes à fort potentiel qui finissent par s’y installer un moment, à y investir leur temps et leur énergie. En effet, Findhorn est utilisé comme un vecteur pour promouvoir l’agenda de la propagande du changement climatique causé par l’homme (agenda ancré dans des programmes de culpabilité et de honte encourageant les humains à se sentir indignes de mériter d’être en vie). On y trouve aussi un soutien au mouvement d’ingéniérie sociale gay et lesbien LGBT. Ces mouvements artificiels ont pour but de récolter de l’énergie des personnes qui s’engagent dans de faux récits narratifs qui tiennent les êtres humains occupés sur les montagnes russes de l’existence humaine et la plupart du temps, divisés entre eux, alimentant une fréquence de séparation, de trahison, de douleur et de souffrance.

Je suis restée deux jours sur place, j’ai annulé mon travail de bénévole de deux jours et j’ai été remboursée. Je suis allée travailler sur mes projets au café tout en continuant à observer et à ressentir. Je ne me sentais pas bien sur place alors que je me sentais bien partout ailleurs dans la nature en Écosse ; tout mon corps me disait non et il était plus difficile que hors site de me synchroniser avec un flux organique et d’être émerveillée par la beauté que peut être la vie. J’avais l’impression d’aller à contre-courant (ce qui était le cas, vu la présence de forces anti-vie se concentrant dans ces endroits). Il y a eu quelques conversations intéressantes ici et là, mais rien qui n’ait laissé en moi une empreinte mémorable et indélébile, connectée à l’étincelle du cœur. J’ai gardé un œil attentif lorsque je discutais avec les gens sur place, afin de comprendre leurs structures mentales et la raison de leur présence ici (par exemple, les personnes emphatiques codépendantes qui n’ont pas encore appris certaines couches de discernement et qui ont besoin d’intégrer certains endroits blessés à l’intérieur d’eux-mêmes). La concentration de personnes âgées en recherche d’un abri où vieillir sereinement est également élevée. J’avais l’impression d’avoir pris une machine à remonter le temps et de voyager dans un passé figé. La nuit noire du grand nord et son silence autour ont probablement été les cadeaux les plus agréables de ces quelques jours passés à Findhorn.

Auroville

À Auroville, sur papier, l’objectif est de “réaliser l’unité humaine et d’établir une société idéale, une nouvelle conscience”. Mais est-ce vraiment ce dont il est question? Ou est-ce simplement un autre déguisement pour que les mêmes variations de pièges et de modèles se répètent encore et encore? Il est compté que tout a été construit de toute pièce sur un terrain désertique, qu’ils ont planté de nombreux arbres et que des centaines et des milliers de personnes ont consacré leur temps et leur énergie à construire des maisons qui, au final, ne leur appartiennent pas. Un don obligatoire doit être fait pour occuper une maison. Les prix peuvent fluctuer. Il n’y a pas de propriété, donc une fois que les individus quittent Auroville et quittent la communauté pour le monde extérieur, ils se retrouvent sans rien. Ce qui semble être un grand principe sur papier (déprogrammer la notion de propriété) est exploité (au profit de la communauté – nous voyons cette mentalité en jeu pour de nombreuses cultures asiatiques qui sacrifient les besoins des individus au profit du collectif). Il semble que la psychologie inversée soit utilisée pour faire croire que quelqu’un se déprogramme du concept de propriété et d’argent alors qu’on lui demande de se sacrifier, une fréquence tournée vers le soi qui n’est jamais la réponse.

Le projet est énorme et il semble que l’on puisse facilement se faire manger vivant par les couloirs de ce système. Mais, où va tout l’argent généré ? Qui en est responsable ? Qui en profite derrière le rideau? Ces questions ne trouvent pas de réponse claire. En plus des dons que les Auroviliens paient pour devenir intendants de leurs maisons, le gouvernement indien fait don de millions de roupies chaque année à Auroville, tout comme les donateurs privés et les visiteurs. Cela signifie que le gouvernement indien soutient financièrement Auroville ; tout ce qui est soutenu par le gouvernement porte à son insu un signal rouge d’alarme (et je me suis posée la question par rapport à l’énergie solaire qui a reçu par le passé le soutien financier du gouvernement belge par exemple).

Par où commencer ?

Il y a quelques années, j’espérais trouver un endroit où je pourrais me poser pour travailler les multiples couches de choc post-traumatique et me connecter avec les autres sur une base authentique. Ma recherche s’est terminée et a pris une autre forme lorsque j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de tels endroits sur la planète ou du moins pas comme je l’imaginais, en raison du niveau de contrôle mental auquel sont soumis les individus et de l’incapacité de la majorité à rendre compte de leurs zones d’ombre. Les projections incessantes sont ce qui fait le plus de dégâts au sein des communautés. Les espaces où les gens essaient d’installer des communautés revenant à des principes organiques sont détournés et infiltrés, s’ils étaient bien d’une véritable nature organique au départ car certains ne le sont pas. Nous avons certainement besoin de nouveaux rituels et manière de vivre, mais ceux-ci doivent naître d’une solide connaissance de soi. Rares sont les espaces qui existent à ce jour et qui œuvrent réellement en faveur d’une expérience satisfaisante de responsabilisation des individus et du collectif.

Je réalise actuellement qu’un tel lieu sera construit à partir de mon propre centre d’énergie au cours de la prochaine décennie. Il y aura bien sûr plus de trahisons en cours de route, plus de pièges mis sur place et de tentatives de créer des couches de drames et de drames, à travers les angles morts qui m’affectent inconsciemment. A vrai dire, il y a déjà une communauté autour de moi, des gens que je respecte et qui me respectent, des gens que j’apprécie et qui m’apprécient et qui sont très débrouillards dans leurs domaines. Il n’y a pas de raccourci : il faut commencer petit, avec quelques membres de confiance qui ont démontré une capacité à tenir compte de leurs projections, qui ont une grande énergie du cœur et qui sont capables de percer à travers les couches de tromperie et de percevoir au-delà de leurs cinq sens. La qualité prévaut sur la quantité. Grâce à la capacité des membres à se déprogrammer au fur et à mesure que les choses se présentent et vont émerger, de plus en plus de conscience d’unité peut être intégrée et le programme “diviser pour mieux régner” peut être peu à peu surmonté. La programmation inversée doit être mise à jour et neutralisée ; le logiciel doit être désactivé pour que l’homme retrouve naturellement la connexion avec les principes organiques du vivant.

La réponse viendra d’une minorité qui a appris les règles du jeu et qui a appris à protéger un espace et ses relations, qui a appris à retrouver sa propre santé mentale. Je sais intérieurement que, pour le long terme, un tel projet devrait reposer avant tout sur l’intégrité des membres : intégrité envers la terre, la nature et les individus et envers soi-même et engagement à se rapprocher des principes organiques en coopération avec la nature et non contre elle. Seules les personnes capables de faire preuve de responsabilité devraient être autorisées à participer à de tels projets si l’on veut avoir une chance de succès. Tous les autres joueurs doivent être laissés sur le pas de la porte, trouvant comme accueil une porte de bois bien fermée et sécurisée qui ne leur laissent aucune fissure où s’insérer. Ils ne sont pas les bienvenus. Il n’y a aucune nourriture pour eux ici. Certes, le travail intérieur ne sera pas facile, car les blessures des gens seront révélées à la surface et les injections de pensées tenteront d’affecter la solidité du projet. Une excellente connaissance et pratique de la manière de traiter les débordements émotionnels qui émergeront permettra de naviguer la création d’une cohésion réelle et fédératrice. Les gens doivent être choisis pour leur éthique morale inébranlable : ce sont eux qui ne seront pas facilement séduits, tentés, corrompus ou compromis. Ce sont eux qui construisent déjà la nouvelle réalité qui se superpose à l’empreinte à très basse fréquence qui nous est servie sur un plateau. Nous sommes une poignée à faire déjà le travail, jour après jour, et nous sommes une poignée encore à envisager ces projets et à travailler à notre façon pour leur donner naissance et les matérialiser de notre esprit jusque dans la matière. La graine est plantée pour la prochaine décennie, en reprenant les principes de la permaculture, des jardins comestibles, des constructions en harmonie avec les formes naturellement présentes dans la nature et une orientation vers le biologique, le régénératif et le naturel. Tout cela enrobé dans une conviction morale forte, inviolable, inébranlable et invincible.